Poulet Benoît XVI

La visite de Sa Sainteté le Pape a provoqué quelques remous en France, on dirait? Manifestation anti-papales du comité "Remballe ton Pape" pour le droit à la contraception gratuite (?), végétaliens pétitionnant pour interdire la cape en fourrure du Pape, contre-manifestation des pro-Papes du comité "Touche pas à mon Pape", anti-papistes paternalistes et pro-papes papistes mais pas trop.
Bon pour la France, c'est le service minimum. Moi je dis: tant que les maîtres nageurs et les ésthéticiennes ne défilent pas, c'est pas encore le mécontentement général.
(Enfin, c'est quand-même beau la liberté d'expression, parce qu'ici, un esclave qui se plaint, on lui pête les tibias avant de lui pêter la mâchoires pour qu'il la ferme)

Bref. C'est donc, c'est dans l'allégresse que la France a accueilli Benoît XVI.
Monsieur et Madame étaient tous les deux bien mis, pour recevoir Sa Sainteté. Genre sobres mais élégants. D'ailleurs, on voit bien que Clara Brownie est une habituée des protocoles:
- Pour sa visite à Londres elle avait une robe lila sous le genou et manteau assorti avec un petit chapeau, très "goût anglais".
- Pour le Dalaï Lama les mains en prière et l'air inspiré façon madone bouddhiste.
- Pour le Pape, elle n'a pas mis de robe blanche (c'est comme dans les mariages, ça se fait pas). Subtile, mais il fallait le savoir.

Donc elle a aussi conseillé à son époux d'enlever la Rolex, la grosse chevalière, la croix pectorale mega-size en or et la mitre Gucci (ce genre de chapeau conique le faisant, certes paraître plus grand, mais strictement réservée à un usage papal). De même, elle a réussi -au moment où j'écris ces lignes- à évincer Bigard de la fête. Et vu comme il est lourd, ça devait pas être facile.

Enfin, bon, moi en voyant ça, je me suis dit que tout ce petit monde, ça mange, qu'est ce que je vais bien pouvoir nous préparer.
Le Coronation Chicken, un plat de poulet en sauce mayo-curry, a été inventé pour le repas des convives à l'occasion du couronnement de la Reine Elisabeth II en 1953. Bon, poulet- sauce mayo bien jaune, c'est pas sexy, c'est sûr. Mais replaçons aussi les choses dans leur contexte: c'était l'Angleterre.
Bref, pour la visite du Souverain Pontif en France, j'ai pensé à un truc un peu plus raffiné. J'étais partie pour quelque chose d' un peu médiéval mais je suis arrivée à cette recette dont la sauce rappelle la cuisine romaine du 1er siècle: bigrement approprié, dîtes-donc! Voici donc mon délicieux poulet "retour de messe": on part à la messe (ou ailleurs, pendant 2 heures) et quand on revient, il est cuit, juteux, moelleux, délicieux.

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Poulaga Delicius (Benedictus XVI)

Ingrédients:

- 1 beau poulet fermier bio
- 2 C. à soupe d'huile d'olive
- 1 bouquet de coriandre fraîche
- 1 bouquet d'origan frais
- 1 C. à soupe de nûo- mam (ou à défaut de sauce soja)
- 1 verre de porto
- 1 C. à café de cumin en poudre
- 1 C. à café de coriandre en poudre
- 1 petite pincée d'asa foetida* (si vous en avez)
- 1 C. à soupe de mélasse de grenade (ou à défaut, de miel)
- 1 C. à soupe de miel
- 1 C. à soupe vinaigre de cidre

Préchauffer le four à 150° C.
Laver et essuyer le poulet, le disposer dans un plat allant au four.
Laver le bouquet de coriandre et le bouquet d'origan, et les hacher grossièrement. En disposer un tiers à l'interieur du poulet et un tiers sous le poulet.
Dans un bol, mélanger le nûoc-mam et l'huile d'olive et ajouter le dernier tiers de coriandre et d'origan. Masser le poulet avec ce mélange et enfourner pendant 2 heures.

Aller faire un tour pendant ce temps.

Deux heures plus tard, éteindre le four et prélever le jus du poulet dans le plat (le poulet reste au chaud dans le four éteint).
Verser ce jus dans une casserole avec le cumin, la coriandre et l'asa-foetida en poudre, le porto, la mélasse de grenade et le miel. Faire réduire ce mélange jusqu'à l'obtention d'une consistance sirupeuse épaisse. Déglacer au vinaigre et verser sur le poulet.
Poivrer d'un tour de moulin et servir sans attendre.

On peut servir ce poulet avec des pommes de terre, des haricots verts ou des courgettes, etc.

* Courante dans la cuisine romaine d'avant JC, et encore jusqu'au moyen-age, l'asa-foetida fait toujours partie de nombreux mélanges d'épices indiennes. Elle a une saveur et une odeur très fortes. Il n'en faut qu'une (toute) petite pincée! On la trouve en épiceries indiennes (oui, c'est sûr, c'est plus facile pour moi...)

(tiens, voilà du boudin! slow food... fast et autres recettes foodingues)